Un film élémentaire

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 L’eau, le ciel, le sol enneigé qui unit ciel et terre dans une étreinte fragile. Dans les magnifiques paysages de la Nouvelle Angleterre, voici Lee Chandler qui revient prendre ses responsabilités suite à la mort subite de son frère aîné, respecter les procédures, renouer avec son neveu et organiser un enterrement qui devra attendre le printemps pour que la terre soit plus souple. Dans cette attente hivernale, le temps d’une reprise et d’une rédemption. Celles d’un passé broyé par un accident qui coûtera la vie à ses 3 enfants. La traversée d’une culpabilité qui l’a rendu inerte (numb) au point de ne se sentir exister que dans la virulence d’une bagarre de bistrot. Ce frère mort dont il faut prendre soin devient ainsi, d’une façon christique, celui qui veut rendre vie à celui qui se préférerait mort (l’Agnus Dei  du Messie de Haendel au moment de l’enterrement le signifie assez). Celui qui ne se voyait qu’en back-up, un bouche-trou (comme l’alcool qui vient remplir le gouffre qu’il renferme), reçoit ainsi comme la chance inespérée d’un rachat (mais contre quelles résistances!) Accompagné de musiques sublimes, fait de très beaux plans de ces froides côtes atlantiques, de scènes comiques aussi où la vie (le sexe à l’adolescence notamment) réclame ses droits, ce film m’a ému aux larmes.

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